En Suisse, la retraite des femmes est inférieure de 37% par rapport à celle des hommes (Chiffre 2016, source : Le conseil fédéral).
Les femmes qui ont été mères au foyer et ont peu travaillé sont particulièrement lésées. En effet, même si les femmes au foyer cotisent à l’AVS, elles ne cotisent pas ou plus au 2ème pilier qui est réservé aux salariés.
A quelle retraite a droit une mère au foyer ?
Toute personne n’exerçant pas d’activité lucrative cotise en principe à l’AVS. Une femme au foyer, qu’elle ait élevé ou pas des enfants, bénéficiera à la retraite d’une rente AVS dont le montant dépendra du nombre d’années de cotisation.
Si la femme au foyer a élevé des enfants (mère au foyer), sa rente sera majorée d’une bonification pour tâches éducatives. Le montant de cette bonification est de 3 fois la rente AVS minimale pour chaque année pendant laquelle le parent a élevé un enfant de moins de 16 ans. (Le nombre d’enfants n’est pas pris en compte dans le calcul, seulement le nombre d’années de cotisation.)
Pour les parents mariés qui exercent conjointement l’autorité parentale sur les enfants, les bonifications pour tâches éducatives doivent être partagées entre les deux conjoints. Dans le cas de parents divorcés ou non mariés, l’attribution de la bonification pour tâches éducatives dépend de l’autorité parentale exercée par chaque parent.
Malgré cette bonification, la rente de retraite d’une mère au foyer est souvent peu élevée.
Dans le cas d’un divorce ou d’une séparation, la situation financière de la mère au foyer pose d’autant plus problème car elle ne peut plus s’appuyer sur les revenus de son conjoint. Il faut cependant savoir qu’en cas de divorce, les avoirs de 2ème pilier doivent être partagés équitablement entre les deux conjoints. Dans le cas d’un couple non marié qui se sépare, la mère au foyer est complètement désavantagée car elle ne peut pas bénéficier des avoirs de 2ème pilier de son ancien compagnon.
Les femmes au foyer attendent parfois trop longtemps avant de se soucier de leur retraite. Nombreuses sont celles qui doivent, au moment de la retraite, demander les prestations complémentaires de l’AVS pour compléter leur rente.
Comment une mère au foyer peut-elle s’assurer une retraite confortable ?
La problématique n’est pas la même d’une mère au foyer à l’autre car tout dépend du nombre d’années que vous avez travaillé avant d’avoir des enfants ainsi que du nombre d’années où vous avez arrêté de travailler pour élever vos enfants (souvent dépendant, il est vrai, du nombre d’enfants que vous avez eus).
Il faut déjà savoir qu’être mariée plutôt que d’être simplement en couple apporte déjà une sécurité financière supplémentaire à la mère au foyer. En cas de divorce, vous aurez droit à une partie des avoirs de votre conjoint. Si votre conjoint décède, vous aurez également droit à une rente de veuve.
Si vous n’êtes pas mariée, aucun droit ne vous est acquis par défaut. Votre concubin peut cependant vous protéger financièrement en cas de décès via un testament ou une assurance-vie.
Cependant, compter sur les revenus de son conjoint n’est pas une solution qui convient à toutes les mères au foyer surtout à notre époque où les femmes souhaitent de plus en plus d’indépendance financière.
C’est pourquoi de nombreuses mères au foyer décident de reprendre une activité professionnelle à temps plein ou au moins à temps partiel lorsque les enfants grandissent. Cela leur permet de cotiser à nouveau à un 2ème pilier voire à un 3ème pilier et de s’assurer ainsi une retraite plus confortable.
Il est également possible de racheter des années de cotisation 2ème pilier pour compenser la période pendant laquelle vous avez cessé de travailler pour élever vos enfants.
D’autres mères au foyer décident de démarrer (ou de reprendre) une activité indépendante : cela leur permet une certaine souplesse dans la gestion des horaires, souvent plus compatible avec la vie de famille que le statut de salarié. Dès que l’activité commence à générer des revenus, il est possible de cotiser à un 3ème pilier (le 2ème pilier n’étant pas obligatoire pour les indépendants) de façon à s’assurer une retraite plus confortable.
La vraie solution pour les mères qui élèvent des enfants réside malgré tout dans une amélioration globale du système : un meilleur équilibre des tâches entre les parents, plus d’aménagements offerts par les entreprises et surtout des modes de garde d’enfants plus accessibles.