Le 2ème pilier ou LPP (Prévoyance Professionnelle) est obligatoire pour tous les salariés percevant un salaire annuel soumis à l’AVS supérieur à CHF 21’510.-. [ mis à jour le 17 février 2017 ]
Le 2ème pilier complète l’AVS (1er pilier) et permet à un salarié d’obtenir une rente s’élevant jusqu’à 60% du dernier salaire au moment de la retraite (pour s’assurer des revenus plus confortables, il faudra en plus cotiser à un 3ème pilier).
Que faut-il savoir sur le 2ème pilier ?
Votre 2ème plier vous assure également en cas d’invalidité et décès
Lorsque l’on pense 2ème pilier, on pense en général « prévoyance ». Or, si le 2ème pilier vous permet de bénéficier d’une rente de vieillesse lorsque vous atteignez l’âge de la retraite, il comprend également d’autres prestations :
- une couverture invalidité : si vous vous retrouvez en situation d’invalidité avant d’avoir atteint l’âge de la retraite, vous recevrez une rente d’invalidité.
Le taux de conversion de cette rente est le même que pour la rente de vieillesse et tient compte de l’avoir de vieillesse acquis au moment où vous pouvez y prétendre - une couverture décès : votre conjoint et/ou vos enfants auront droit à une rente si vous décédez. On parle ainsi de rente de conjoint ou de rente d’orphelin.
A noter que si vous avez des enfants au moment où vous commencez à percevoir votre rente de vieillesse, vous aurez également droit à une rente d’enfant de pensionné pour chacun de vos enfants. De la même façon, si vous vous trouvez en situation d’invalidité et que vous avez des enfants, vous aurez droit à une rente d’enfant d’invalide pour chacun de vos enfants. Dans les deux cas, les conditions sont les mêmes que pour la rente d’orphelin et la rente perçue pour chaque enfant est égale à 20% de la rente de vieillesse/invalidité.
En rachetant votre 2ème pilier, vous pouvez économiser sur vos impôts
Si vous avez arrêté de travailler quelques années pour vous occuper de vos enfants ou que vous vous êtes expatrié à l’étranger quelque temps, il est possible que vous ayez des lacunes de prévoyance professionnelle, soit des années manquantes.
Dans ce cas, il vous est possible de “racheter” ces années de cotisation. Cela peut s’avérer avantageux, notamment sur le plan fiscal.
Pour racheter votre 2ème pilier, il vous suffit de contacter votre caisse de prévoyance. Celle-ci vous indiquera la démarche à suivre pour effectuer votre rachat soit en un seul versement, soit en plusieurs versements.
L’année où vous rachetez votre 2ème pilier, vous pouvez bénéficier d’une déduction fiscale, celle-ci étant cependant dépendante de votre taux marginal d’imposition.
L’autre avantage de racheter votre 2ème pilier est que vous augmentez ainsi les prestations qui accompagnent votre 2ème pilier : votre rente de vieillesse ainsi que les rentes qui l’accompagnent (rente de survivant et d’invalidité) s’en trouvent augmentées.
Si le rachat de cotisations semble n’apporter que des bénéfices, il est tout de même recommandé d’effectuer ce rachat auprès d’une caisse de pension qui offre une couverture d’au moins 100%. On conseille également d’effectuer le rachat dans la part sur-obligatoire, la part obligatoire offrant un rendement moins important.
Si vous quittez votre emploi, votre 2ème pilier ne vous suivra pas automatiquement.
Si vous vous trouvez au chômage, que vous changez d’emploi ou que vous partez vous installer à l’étranger, vous devez penser à transférer votre avoir de 2ème pilier.
Vous changez d’emploi en Suisse ? Il est de votre responsabilité de faire transférer votre avoir 2ème pilier (dit avoir de libre-passage) auprès de votre nouvelle caisse de pension. En général, l’ancienne caisse de pension vous envoie une lettre en vous demandant l’adresse de la nouvelle institution de prévoyance vers laquelle transférer les fonds. Attention à ne pas ignorer cette lettre : en cas de non-réponse, votre avoir finira (dans un délai de 2 ans) par aller sur un compte bloqué auprès de la Fondation Institution supplétive qui se chargera de gérer ces fonds.
Vous êtes au chômage ? Vous avez intérêt, en attendant de retrouver un emploi, à faire transférer votre avoir 2ème pilier auprès d’un compte de libre passage ou d’une police de libre passage. L’avantage de la police de libre-passage, par rapport au compte de libre-passage, est qu’elle inclut également une couverture décès-invalidité et qu’elle vous permet de convertir votre avoir en rente au moment de la retraite. La contrepartie est que la police de libre-passage offre souvent un rendement moins intéressant que le compte de libre-passage.
Vous devenez indépendant ? Il vous est possible de récupérer votre avoir de libre-passage en espèces dans le but de démarrer votre activité. Cela fait des partie des motifs justifiant le retrait du 2ème pilier. L’inconvénient est que vous ne pourrez plus bénéficier de ce capital au moment de la retraite. Il vous est cependant possible de préparer votre retraite à l’aide d’un 3ème pilier.
Vous pouvez utiliser votre 2ème pilier pour acquérir un logement
Vous souhaitez acheter un logement ? La loi vous autorise à utiliser votre avoir 2ème pilier pour :
- Acquérir ou construire un logement dont vous serez propriétaire
- Rembourser un prêt hypothécaire
- Acquérir des participations à la propriété d’un logement
Votre caisse de prévoyance vous expliquera comment procéder pour obtenir votre avoir. Sachez toutefois que ce retrait anticipé n’est possible que tous les 5 ans et que, si vous êtes marié/vivant en partenariat enregistré, vous aurez besoin de l’accord de votre conjoint/partenaire pour retirer votre avoir.
En cas de divorce, votre avoir 2ème pilier devra être partagé avec votre conjoint
Qu’arrivera-t-il à votre 2ème pilier si vous divorcez ?
Peu importe votre régime matrimonial, en cas de divorce, chaque époux aura droit à la moitié de l’avoir de prévoyance professionnelle accumulé par l’autre époux pendant toute la durée du mariage. Ce partage a lieu même si l’un des conjoints touche déjà une rente de vieillesse ou une rente d’invalidité.
C’est la Centrale du 2ème pilier qui informera le juge quant aux avoirs disponibles. Le partage se fait ensuite sur la base des valeurs au jour du dépôt de la démarche en divorce.
Les époux peuvent renoncer au partage dans le cas où chacun bénéficierait d’une prévoyance vieillesse ou d’une couverture invalidité « adéquate ». Ce sera donc au juge de décider si les conditions de renonciation au partage sont remplies ou pas.