Il y a encore 10 ans, quand on parlait du 3ème pilier, on pouvait dire sans une certaine fierté, que le 3e pilier pouvait rapporter de l’argent grâce à son taux d’intérêt parfois plus haut que certains placements bancaires. En plus de permettre des économies d’impôt, le 3ème pilier était un placement sûr et rentable sur la durée.
Aujourd’hui, cela a changé, les taux se sont écroulés au fur et à mesure des années. Alors aujourd’hui, qu’est-ce que le taux technique du 3ème pilier, et à quoi sert-il ?
Le 3ème pilier était un produit d’épargne comme les autres
« J’ai souscrit un 3e pilier pour mettre de l’argent de côté et faire fructifier mon capital ». Voici une phrase que l’on n’entend plus aujourd’hui.
Depuis 10 ou 15 ans, le taux technique n’a cessé de chuter pour aujourd’hui se situer entre 0 et 0,25%. C’est la FINMA qui fixe ce taux : elle le faisait évoluer tous les deux ans environ, mais vu le taux actuel très faible, il est resté à son chiffre le plus bas jamais enregistré depuis plusieurs années.
Qu’est-ce que la FINMA ?
C’est un organisme étatique qui contrôle les marchés financiers. Ainsi, cette entité est une société de droit public suisse qui va surveiller et réguler tout ce qui a un rapport de près ou de loin aux marchés financiers : les compagnies d’assurance y sont soumises, tout comme les banques, les courtiers, etc.
C’est pourquoi, le taux technique est unique et commun à chacun des acteurs qui proposent la souscription de 3e pilier.
Pourquoi le taux technique a-t-il baissé depuis plusieurs années ?
Si la FINMA a décidé de baisser le taux technique, ce n’est pas par hasard. En effet, c’est parce que le rendement attendu est trop élevé qu’il faut baisser le taux technique. Si par exemple, le taux technique est de 3%, les rendements doivent contractuellement atteindre 3% minimum. Hors, avec les différents évènements qui se sont déroulés à l’échelle mondiale durant cette dernière décennie, il n’était plus possible pour les acteurs financiers d’atteindre ces résultats, et donc d’offrir cette rémunération d’épargne.
En d’autres termes, les compagnies d’assurance comme les banques ne seront pas en mesure d’offrir cette rémunération, l’épargne récoltée ne couvrant plus les taux d’intérêt trop élevés.
Si le sujet vous intéresse, un fichier pdf mis en ligne par Swisslife explique cette baisse du taux technique, et pourquoi elle était inévitable : Baisse du taux technique
Est-ce que le taux technique de mon contrat actuel va baisser ?
La réponse est non. En effet, vous avez signé un contrat avec la banque ou la compagnie d’assurance, qui fait stipuler un taux technique précis. Ainsi, si vous avez un contrat avec un taux technique à 3%, celui-ci restera à ce taux jusqu’à son échéance. Vous continuerez de toucher les intérêts à 3% chaque année, comme prévu dans votre contrat.
Les années où le taux technique baissait, nous invitions nos clients à souscrire rapidement un contrat, afin de bloquer le taux technique. Il fallait que le contrat soit souscrit avant le 31 décembre de l’année en cours, puisqu’au 1er janvier de l’année suivante, la baisse sur le taux technique était appliquée. Ainsi, de nombreux assurés ont maintenant des contrats 3e pilier avec un taux technique bien plus élevé que la moyenne.
Si j’ai un ancien contrat 3e pilier, que dois-je faire ?
Notre réponse est simple : surtout, n’y touchez pas !
Ces vieux contrats qui disposent d’un taux technique plus élevé que celui qui est appliqué aujourd’hui continuent de rapporter selon les conditions signées au moment de la conclusion du contrat. Ce sont donc des contrats très intéressants et qui deviennent de plus en plus rares.
Nul doute que les compagnies vont vous pousser à le résilier pour réinvestir les fonds sur des contrats plus intéressants, mais n’oubliez pas qu’avec ce type de 3e pilier, vous possédez un contrat qui ne se fait plus aujourd’hui et qui a une rémunération bien plus élevée que la moyenne. Alors, sauf cas de force majeure, laissez votre contrat tel qu’il est actuellement, jusqu’à son échéance.
Avec un taux technique bas, est-ce que ça vaut le coup de souscrire un 3e pilier ?
Oui ! Fort heureusement, les avantages du 3e pilier ne s’arrêtent pas au taux technique, loin de là ! Souscrire un 3ème pilier aujourd’hui, c’est bénéficier non plus d’une épargne correctement rémunérée, mais d’un ensemble d’avantages pour sa prévoyance : préparation à la retraite, protection de vos proches s’il devait vous arriver quelque choses, achat immobilier, économies d’impôts…
la rémunération n’a jamais été la vocation première du 3e pilier, mais bien de combler les lacunes des 1er et 2e pilier, qui s’avèrent être insuffisants une fois l’âge de la retraite atteint.