Il est toujours très difficile de se projeter dans l’avenir. A 20 ou 25 ans, le sujet n’est pas de savoir “combien on gagnera à la retraite ?”, cette question est bien trop lointaine ! Et pourtant, elle est primordiale, d’autant plus que sans charge de famille, c’est certainement au cours de cette période que notre capacité d’épargne est la plus importante.
Seulement voilà, c’est certainement là que nous pouvons épargner et pourtant, c’est au cours de cette même période que la problématique de la retraite n’en est pas une ! Plus nous avançons dans nos parcours professionnels, plus nos interrogations sur le niveau de la retraite future vont se faire présentes, mais c’est aussi là, que nos préoccupations financières seront toutes autres ! C’est dans ce questionnement qu’il va falloir trouver un juste milieu pour pouvoir épargner de manière individuelle et compléter une rente de retraite qui, si vous ne faites rien, ne vous permettra pas de conserver votre niveau de vie !
Aujourd’hui, il existe différentes raisons de souscrire un contrat de prévoyance individuelle, on vous en donne quelques-unes dans notre article !
Gardez votre niveau de vie antérieur
La première question à se poser est de savoir : comment est calculée votre rente de retraite ? Quels sont les montants pris en compte ? Cotisez-vous à un 2ème pilier LPP ? Avez-vous eu des enfants ? Êtes-vous marié ? Le calcul de votre rente de retraite prend en compte différents paramètres qu’il convient d’apprécier pour pouvoir réaliser le calcul de votre retraite. Nous vous donnons également la possibilité de réaliser une simulation de rente retraite sur notre site. Il est coutume de dire qu’à la retraite, la rente du 1er et 2ème pilier correspond à 60 % du revenu professionnel antérieur. Cela signifie que globalement, vous aurez une lacune dans votre budget de 40 % de votre revenu d’activité. Bien évidemment, il existe une multitude de situations différentes, de ce fait, ici, nous allons simplifier et prendre en compte un parcours professionnel simple et complet.
Votre retraite AVS – AI
Tout d’abord, il convient de rappeler que vous avez commencé à cotiser dès 19 ans, dans le cas où vous exerciez une activité professionnelle, ou dès l’âge de 21 ans pour tous avec ou sans activité. Afin de pouvoir déterminer la rente de vieillesse et d’invalidité, il convient de calculer le revenu annuel moyen déterminant (RAMD) et d’utiliser ce que l’on appelle l’échelle 44. Elle est nommée ainsi en rapport aux 44 années de cotisations nécessaires pour ressortir avec une rente complète.
Ce revenu annuel moyen déterminant est calculé grâce à divers paramètres à savoir :
- La somme des revenus d’activité, dans le cas présent, il convient de différencier avant et après mariage. En effet, pendant les années de mariage, il convient d’appliquer la méthode du splitting, c’est-à-dire diviser en 2 parts égales les revenus du couple. Les avoirs de prévoyance sont répartis en parts égales de la même façon qu’en cas de divorce. Sur ce sujet, n’hésitez pas à lire un article de nos partenaires qui traite du sort des avoirs en cas de rupture du contrat de mariage.
- Un facteur de revalorisation (ce facteur prend en compte l’année de première inscription au CI – Compte Individuel), par exemple une personne née en 1960 et inscrite pour la première fois en 1981 pourra appliquer un facteur de 1,018.
- la somme des BTE ou BTA (Bonification pour Tâches Éducatives ou d’Assistance Bonification pour Tâches Éducatives ou d’Assistance). Cette bonification est égale à 3 fois la rente annuelle minimale AVS (en 2022 : CHF 43’020), divisée par 2 afin d’obtenir une égalité de traitement entre la mère et le père. De plus, cette bonification est limitée à 16 années.
Par exemple, pour 2 enfants nés respectivement en 2007 et 2009, vous pourrez bénéficier de 18 années (16 ans pour l’enfant né en 2007, soit jusqu’en 2023 et 2 ans supplémentaires afin d’obtenir 16 années complètes pour le 2ème). Soit CHF 43’020*18 au titre de la BTE divisé par 2.
- Le total des 3 paramètres ci-dessus devra être divisé par le nombre d’années de cotisations (pour une rente complète : 44 ans).
Quelques chiffres en bref :
En 2022, la rente annuelle AVS minimale est de CHF 1’195 et la rente maximale s’élève à CHF 2’390. Dans le cas des couples, sachez que vous êtes soumis à une rente maximale de couple, à savoir 150 % de la rente maximale AVS, soit en 2022, une rente maximale de CHF 3’585.
Votre retraite LPP
A cette rente AVS, il convient d’ajouter votre rente LPP. Il s’agit ici du 2ème pilier qui correspond à votre prévoyance professionnelle. La LPP couvre les risques vieillesse, invalidité et décès. Ici, nous allons nous intéresser uniquement au risque retraite. Ce risque est couvert à partir du 1er janvier de la 25ème année pour tous les salariés dont le revenu annuel est supérieur à CHF 21’510 (soit 6/8ème de la rente annuelle max AVS).
En se basant sur une LPP obligatoire, un salarié ne peut cotiser au-delà d’un revenu de CHF 60’945, à savoir :
- le salaire maximal LPP (3 fois la rente max annuelle AVS : en 2022, CHF 86’040) ;
- moins la déduction de coordination (en 2022 : CHF 25’095).
La LPP tient compte d’un taux de cotisation d’épargne qui augmente avec l’âge, à savoir :
- de 25 à 34 ans, un taux de 7 % ;
- de 35 à 44 ans, un taux de 10 % ;
- de 45 à 54 ans, un taux de 15 % ;
- de 55 à 65 ans (pour les femmes jusqu’à 64 ans, conformément à l’art. 62a de l’OPP 2), un taux de 18 %.
Cela nous permet de déterminer un capital maximal projeté de 500 % du salaire maximal LPP, soit en 2022 un capital max de CHF 304’725. Sans intérêt et avec un taux de transformation de 6,8 %, la rente mensuelle LPP s’élève à CHF 1’727.
Reprenons, en partant d’une bonification vieillesse à partir du maximum LPP, cela revient à un revenu d’activité d’environ CHF 7’100 / mois.
A la retraite, la rente AVS est plafonnée à CHF 2’390 à laquelle on peut ajouter la rente LPP projetée de CHF 1’727, soit une rente de retraite de CHF 4’117, ce qui correspond à 58 % du salaire d’activité.
Bien évidemment, ces chiffres sont extrapolés, mais reflètent tout de même assez bien la réalité du système de prévoyance. Maintenant, la question est : pouvez-vous continuer à vivre avec 40 % de revenu en moins ? Si la réponse est non, vous n’aurez d’autres choix que de souscrire une prévoyance individuelle pour vous permettre de pallier une partie de cette lacune financière.
Epargnez plus grâce aux avantages fiscaux
Ainsi, la probabilité que votre rente de retraite soit inférieure de 40 % de votre revenu d’activité est élevée. De plus, nous n’avons pas soulevé, les parcours professionnels incomplets, les variations de salaires, les pertes d’emploi ou encore les arrêts de travail pour élever les enfants. Toutes ces raisons doivent vous pousser à vous interroger sur la nécessité de vous créer une épargne individuelle.
N’oublions pas également que lorsque l’on parle de système de prévoyance en suisse, on parle bien de 3 piliers et non uniquement de 2. Ainsi, la Constitution fédérale indique dans son article 111 que la prévoyance repose sur 3 piliers dont la prévoyance individuelle. Ce critère est déterminant pour apprécier toute l’utilité, voire la nécessité de souscrire ce type contrat d’assurance prévoyance.
Cet article indique également qu’en collaboration avec les cantons, la Confédération encourage la prévoyance individuelle, notamment par des mesures fiscales et par une politique facilitant l’accession à la propriété. De ce fait, l’administration fiscale autorise les contribuables à déduire leurs cotisations d’épargne 3a dans certaines limites. Les plafonds de déduction 2022 pour votre 3ème pilier lié sont de :
- CHF 6’883 pour les salariés ;
- 20 % du revenu d’activité sans pour autant pouvoir dépasser CHF 34’416 pour les salariés et indépendants non-affiliés à un 2ème pilier.
Cette déduction permet notamment un gain d’impôt que vous pouvez tout à fait réinvestir et profitez ainsi d’un effet de levier financier :
- soit vous n’avez pas de 3P max et dans ce cas vous vous pouvez augmenter vos versements sur votre 3ème pilier lié ;
- soit vous pouvez placer cette économie d’impôt sur un contrat de prévoyance libre.
En souscrivant à un contrat de prévoyance libre, vous pouvez d’autant plus protéger vos proches, notamment avec l’épargne enfant et bénéficiez d’avantages fiscaux dans certains cantons :
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- Pour le canton de Genève
- CHF 2’217 pour une personne célibataire salarié et CHF 4’434 pour un indépendant qui ne cotise ni au 2ème ni au 3ème pilier A.
- CHF 3’326 pour un couple marié, dont les deux conjoints sont salariés. CHF 4’989 si l’un d’eux est indépendant ou CHF 6’652 si les deux sont indépendants.
- CHF 907 (si les deux conjoints sont salariés) de déduction supplémentaire par enfant, CHF 1’361 (si l’un des deux est indépendant), CHF 1’814 (si les deux sont indépendants).
- Pour le canton de Genève
- Pour le canton de Fribourg
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- CHF 750 pour une personne célibataire ;
- CHF 1’500 pour un couple.